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samedi 20 janvier 2018

SCANDALE KARADIMA AU CHILI: UN CARDINAL CRITIQUE LES PROPOS DU PAPE FRANÇOIS



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SCANDALE KARADIMA AU CHILI: UN CARDINAL
CRITIQUE LES PROPOS DU PAPE FRANÇOIS

Le scandale Karadima a ruiné la crédibilité de l'Église catholique au Chili et les commentaires du pontife ne risquent pas d'améliorer la situation. 

« POUR CROIRE EN NOUS IL FAUT AVOIR LA FOI, 
MAIS POUR QUE JE CROIE EN VOUS 
IL FAUT M'APPORTER DES PREUVES. »
Le principal conseiller du pape François relative aux agressions sexuelles commises par des membres du clergé a critiqué les accusations portées par le pontife contre les victimes d'un prêtre chilien, déclarant samedi que ces paroles étaient « une source de grande souffrance pour les survivants d'agressions sexuelles ».

Le cardinal Sean O'Malley, l'archevêque de Boston, a dit ne pas pouvoir expliquer pourquoi François avait choisi ces mots en particulier et soutenu que ce genre de remarques avaient pour effet de donner l'impression aux victimes d'être abandonnées et condamnées à l'exil.

LE  CARDINAL SEAN PATRICK O'MALLEY, QUI 
DIRIGE UNE COMMISSION ANTI-PÉDOPHILIE 
AU SEIN DU VATICAN, A JUGÉ «COMPRÉHENSIBLE»
QUE LES PROPOS DU PAPE AIENT PROVOQUÉ 
«UNE GRANDE DOULEUR» CHEZ LES VICTIMES DE 
CRIMES PÉDOPHILES PAR DES PRÊTRES AU CHILI
Dans un effort extraordinaire pour limiter les dégâts, Mgr O'Malley a insisté sur le fait que le pape reconnaissait pleinement les fautes monumentales de l'Église et des membres du clergé qui ont agressé des enfants de même que l'impact désastreux de ces crimes sur les survivants et leurs proches.

Le pape a provoqué un tollé national avant de quitter le Chili mardi lorsqu'il a accusé les victimes de Fernando Karadima, le prêtre pédophile le plus connu du pays, d'avoir calomnié l'évêque Juan Barros en soutenant que ce dernier était au courant des agissements de Karadima, mais qu'il n'avait rien fait pour y mettre un terme. Mrg Barros nie les allégations.
« L'octogénaire père Fernando Karadima, un ancien formateur charismatique de prêtres, a été reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d'avoir commis des actes pédophiles dans les années 80 et 90. Il a été contraint à se retirer pour une vie de pénitence. » (*)
LES ÉVÊQUES ET LEUR LEADER FERNANDO KARADIMA 
PHOTO TWITTER 
Lors d'une rencontre avec des journalistes à Iquique, dans le nord du pays, François a déclaré qu'il n'y avait pas l'ombre d'une preuve contre l'évêque Barros et que ces accusations étaient donc des calomnies.

Cette déclaration a choqué les Chiliens, a immédiatement été dénoncée par les victimes et leurs défenseurs, et a une fois de plus soulevé des questions à savoir si le jésuite argentin âgé de 81 ans comprenait bien ce qu'est une agression sexuelle.
« Une nomination controversée. Mais en janvier 2015, le pape François avait pris la décision controversée de nommer Mgr Juan Barros à la tête d'un diocèse du sud du pays, au moment où il était soupçonné d'avoir protégé dans le passé le vieux prêtre condamné pour pédophilie. L'Église catholique du Chili avait demandé formellement pardon, en avril 2011, pour tous les cas d'abus sexuels sur des enfants commis par des membres du clergé et pour son manque de réactivité face aux plaintes par le passé. » (*)
Le scandale Karadima a ruiné la crédibilité de l'Église catholique au Chili et les commentaires du pontife ne risquent pas d'améliorer la situation.

Sean O'Malley présidait le comité pour la protection des mineurs créé par François et dont le mandat de trois ans s'est terminé le mois dernier. Le pape n'a pas encore nommé de nouveaux membres et l'avenir du comité demeure incertain.