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dimanche 10 juillet 2016

LES AMITIÉS HAUT PLACÉES DE GOLDMAN SACHS


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JOSÉ MANUEL DURÃO BARROSO
PHOTO CARL COURT
L’embauche de l’ex-président de la Commission européenne José Manuel Barroso par la banque d’affaires est le dernier pantouflage en date d’une longue série.  
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ROBERT EDWARD RUBIN
PHOTO BRENDAN SMIALOWSKI 2007 

JON STEVENS CORZINE
PHOTO ALEX WONG 

HENRY M. « HANK » PAULSON
PHOTO ALEX WONG 
Ex-directeur de Goldman Sachs, M. Robert Rubin dirigea le Conseil économique national créé par M. William Clinton (1993-1995), avant de devenir son ministre des finances (1995-1999). Il a contribué à «rassurer» les milieux financiers en se faisant notamment l’apôtre fervent de la déréglementation. 


Sous la présidence de M. George W. Bush, deux autres ex-patrons de la grande banque d’affaires ont joué un rôle politique important, dans différentes branches du gouvernement et, pragmatisme oblige, au sein des deux partis. M. Henry Paulson fut de 2006 à 2009 ministre des finances (et principal architecte du sauvetage du système bancaire), tandis que M. Jon Corzine fut élu sénateur (démocrate) du New Jersey en 2000 — après avoir dépensé 62 millions de dollars de ses propres deniers dans ce qui constitua alors la campagne sénatoriale la plus coûteuse de l’histoire américaine —, puis devint gouverneur de cet État entre 2006 et 2010.

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NEEL KASHKARI, CENTRE, PUIS ASSISTANT PAR INTÉRIM DU SECRÉTAIRE AU TRÉSOR POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE, ÉCOUTE COMME ALORS LE SECRÉTAIRE AU TRÉSOR HENRY M. PAULSON,  QUI TÉMOIGNE EN 2008 LORS D'UNE AUDIENCE DU COMITÉ DES SERVICES FINANCIERS DE LA CHAMBRE SUR LE TARP.  
PHOTO RYAN KELLY


ROMANO PRODI
PHOTO ALEXANDER KORYAKOV
D’autres hauts responsables de Goldman Sachs, moins en vue, ont joué un rôle politique non moins considérable, en particulier lors de la récente débâcle financière. M. Neel Kashkari fut un protégé de M. Paulson chez Goldman Sachs avant de le suivre au Trésor où il devint, à 35 ans, le grand ordonnateur du programme TARP (Troubled Asset Relief Program), qui lui permit de distribuer 700 milliards de dollars aux institutions financières en quête de recapitalisation. Quant à M. Stephen Friedman, ancien patron de la banque, il arborait au moment de la crise financière trois casquettes : administrateur de Goldman Sachs, président de la Commission présidentielle sur le renseignement et président de la Réserve fédérale de New York, l’organisme de tutelle de Goldman Sachs.

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OLUSEGUN OLUTOYIN AGANGA
PHOTO CHRIS RATCLIFFE
Au vu de ce système d’influence, les médias ont souvent surnommé la banque d’affaires «la Firme», voire «Government Sachs». Toutefois, il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que l’entreprise joue ce rôle d’antichambre du pouvoir. 

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MARIO DRAGHI
PHOTO CARL COURT


Les Italiens Romano Prodi et Mario Draghi, respectivement premier ministre et président de la Banque centrale, avaient été auparavant conseiller et vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs. Ancien directeur général de la banque à Londres, le Nigérian Olusegun Aganga est aujourd’hui « tsar économique » de son pays. Parfois, de belles carrières politiques sont couronnées par un pantouflage. C’est le cas pour M. Peter Sutherland. Ministre de la justice d’Irlande, puis commissaire européen à la concurrence et directeur général de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), il préside désormais à Londres Goldman Sachs International.

Ibrahim Warde
Professeur associé à la Fletcher School of Law and Diplomacy (Medford, Massachusetts). Auteur de Propagande impériale & guerre financière contre le terrorisme, Agone - Le Monde diplomatique, Marseille-Paris, 2007.