Catégorie

vendredi 12 septembre 2014

CUBA ENVOIE 165 EXPERTS EN SIERRA LEONE POUR LUTTER CONTRE EBOLA

Ajouter une légende
Et de se livrer à un vibrant hommage: « la capacité de Cuba à former des médecins et des infirmiers exceptionnels et sa générosité pour aider les pays sur la voie du progrès sont reconnues dans le monde entier ».

Depuis la révolution castriste, l'aide dans le secteur de la santé a été l'un des instruments-clés de la diplomatie cubaine, notamment en Afrique.

Plus de 50.000 médecins et personnels de santé cubains travaillent dans une cinquantaine de pays à travers le monde, indiquait en mars dernier une responsable cubaine.

Il y a urgence pour la Sierra Leone, comme pour les deux autres pays les plus touchés, Liberia et Guinée: l'épidémie de fièvre hémorragique, la plus grave depuis l'identification du virus en 1976, progresse inexorablement, inquiétant le monde entier.

LE GOUVERNEMENT GUINÉEN VEUT AMÉLIORER LA PRÉVENTION DU VIRUS EBOLA EN MISANT SUR LA COMMUNICATION DE PROXIMITÉ. PHOTO AFP / SEYLLOU

La maladie a tué plus de 2.400 personnes sur 4.784 cas, selon le dernier bilan en date de vendredi annoncé par l'OMS. La Sierra Leone totalisait 524 morts, sur 1.424 cas (confirmés, probables et suspects), dans le dernier bilan détaillé arrêté au 7 septembre.

Mme Chan n'a pas précisé si ces chiffres globaux incluent le Nigeria, le pays le plus peuplé du continent (8 morts selon le précédent bilan), ou s'ils concernent uniquement les trois pays les plus affectés.
Pour venir en aide à la Sierra Leone, Cuba va « coopérer avec une brigade de 165 collaborateurs, constituée de 62 médecins et 103 infirmiers », a expliqué le ministre cubain de la Santé, Roberto Morales Ojeda, à Genève.

Il a précisé que ces médecins cubains étaient prêts à coopérer avec leurs homologues américains. Ces spécialistes, dont certains sont déjà arrivés, resteront sur place durant six mois.

« Tous ont déjà participé antérieurement à des situations post-catastrophes naturelles et épidémiologiques », se sont déclarés volontaires et ont travaillé en Afrique, a ajouté le ministre cubain.

UN AGENT SANITAIRE ACCOMPAGNE DES MALADES DU VIRUS EBOLA DANS UNE ZONE SÉCURISÉE DE L'HÔPITAL ELWA À MONROVIA, LE 7 SEPTEMBRE 2014. PHOTO DOMINIQUE FAGET 

Si l'aide cubaine est spectaculaire, les besoins restent criants.

« Dans les trois pays les plus touchés, le nombre » de cas « augmente plus vite que la capacité à les gérer », a averti la directrice générale de l'OMS.

Il n'y a plus un seul lit de disponible pour traiter les patients d'Ebola au Liberia, de loin le pays le plus touché. Et d'après le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), quelque 2.000 enfants se sont retrouvés sans parents dans ce pays.

« Nous manquons de tout (...) mais ce dont nous avons besoin le plus, c'est de gens », a souligné Mme Chan. Pour traiter entre 70 et 80 patients, il faut 200 personnes environ, dont 20% d'expatriés.

L'OMS estime qu'il manque encore dans la région entre 500 à 600 professionnels de la santé étrangers et quelque 1.000 nationaux.

L'organisation dispose d'une liste de 500 experts internationaux, mais tous ne sont pas envoyés au même moment. Près de 200 sont actuellement sur place.

De son côté, l'ONG Médecins sans frontières (MSF), en première ligne dans la lutte contre Ebola, dispose de plus de 200 expatriés internationaux dans la région.

Longtemps critiquée pour son inaction, la communauté internationale muscle progressivement sa réponse.

Les Etats-Unis disposaient début septembre d'environ 100 représentants sur place. La Chine a aussi envoyé des équipes médicales, et l'Union africaine a promis lundi le déploiement d'une centaine de personnels.
Le Royaume-Uni se mobilise aussi, et la France a fait savoir jeudi qu'elle allait renforcer son aide à la Guinée.

Dans ce pays d'où est partie l'épidémie, un « nouveau plan d'urgence sanitaire accéléré » vient d'être annoncé. Ce plan, qui doit s'étaler sur deux mois, a pour objectif de "réduire de façon drastique" les risques de contamination.

« Si l'on veut livrer cette guerre contre Ebola, nous devons disposer des ressources nécessaires pour mener le combat », a insisté Mme Chan, soulignant qu'il faut que l'aide « s'accroisse fortement ».