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mercredi 9 juillet 2014

LE CHILIEN CARLOS CASZELY, LE FOOTBALLEUR QUI LUTTAIT CONTRE PINOCHET

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CARLOS CASZELY GARRIDO EST UN CÉLÈBRE FOOTBALLEUR CHILIEN NÉ EN 1950 À SANTIAGO, SURNOMMÉ « EL CHINO » OU LE « ROI DU MÈTRE CARRÉ ». CASZELY A DISPUTÉ 49 MATCHES COMME ATTAQUANT ET A MARQUÉ 29 BUTS SOUS LE MAILLOT DE LA SÉLECTION CHILIENNE DE FOOT, ENTRE 1969 ET 1985. IL A DISPUTÉ LES COUPES DU MONDE EN 1974 ET EN 1982.


Au-delà de son implication lors de la campagne du « No » à Augusto Pinochet en 1988, un acte d’opposition reste encore gravé dans les mémoires. En 1974, alors que l’équipe du Chili participe à la Coupe du Monde en Allemagne, Augusto Pinochet décide de recevoir la sélection nationale afin de saluer les joueurs. Mais lorsque son tour arrive, Carlos Caszely refuse de serrer la main du Général : « c’était le premier acte d’opposition d’une personnalité publique, quelques semaines seulement après le coup d’Etat » poursuit Gilles Rof. 

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CARLOS CASZELY ET OLGA GARRIDO SA MÈRE  

La terrible confession de sa mère

La presse chilienne se déchaîne alors sur le joueur, suscitant chez lui une forte pression pendant du Mondial de 1974. Lors du match contre la RFA, Carlos Caszely reçoit un carton rouge au bout d’une heure de jeu, marquant ainsi la première expulsion de toute l’histoire du football.  L’opposition du joueur à la dictature chilienne ne sera pas sans conséquences. A son retour d’Espagne, sa famille l’attend à l’aéroport. Il comprend rapidement que quelque chose s’est passé pendant son absence.
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CARLOS CASZELY EST CONSIDÉRÉ L'UN DES
MEILLEURS JOUEURS CHILIENS, AU MÊME
TITRE QU’ELÍAS FIGUEROA, IVÁN ZAMORANO,
MARCELO SALAS OU LEONEL SÁNCHEZ
Une fois arrivé chez lui, sa mère lui demande de l’accompagner dans sa chambre et lui révèle qu’elle a été détenue et torturée par la junte militaire : « Elle s’est tournée vers la lumière et m’a montrée ses brûlures sur la poitrine et m’a pris dans ses bras en pleurant », raconte-t-il face caméra dans le documentaire « Les Rebelles du foot » : « C’est à moi qu’ils ont voulu faire payer la note avec ce qui m’était le plus cher : ma mère. Tout ça parce que j’ai dit ‘non’ à la dictature », poursuit-il.

Malgré cet évènement tragique, Carlos Caszely ne renoncera pas à sa place au sein de l’équipe de Football chilienne, quitte à s’attirer parfois les foudres de certains opposants... « Il a décidé de ne jamais rompre avec la sélection, car il voulait continuer à s'opposer tout en restant visible », explique Gilles Rof. Une exposition internationale, qui permet à l'attaquant chilien de continuer à défendre la mémoire des disparus et des autres victimes de la dictature, encore aujourd’hui.