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mardi 6 mai 2014

MARIE OLYMPE GOUZE DITE OLYMPE DE GOUGES (1748-1793)

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 MUSÉE VIRTUEL OLYMPE DE GOUGES

DÉCLARATION DES DROITS DE LA
 FEMME ET DE LA CITOYENNE, 1791
 

SOURCE GALLICA 
Littéralement transfigurée par l'avènement de la Révolution, qui donne sens à son existence, elle se lance dans la lutte pour l'égalité des droits, où s'exprime alors, pour la première fois sous sa plume, un magnifique talent de visionnaire. Jusqu'à la fuite du souverain à Varennes, elle se veut royaliste. Puis elle change d'avis pour revenir à sa première orientation et proposer d'aider Malesherbes dans sa défense de Louis XVI. Pénétrée des manières de l'Ancien Régime, mais n'ayant pas eu accès à ses privilèges, Olympe souffre de toutes les persécutions imaginaires ou réelles qui entravent sa liberté d'agir ou de créer. Quand un chroniqueur ne rend pas compte de ses œuvres, elle le provoque en duel, et quand, en octobre 1791, l'Assemblée constituante produit une Constitution qui exclut les femmes des droits de cité, elle rend public un texte admirable qui fait date dans les annales du féminisme originel.
« QUELLES QUE SOIENT LES BARRIÈRES QUE L’ON VOUS OPPOSE, IL EST EN VOTRE POUVOIR DE LES FRANCHIR ; VOUS N’AVEZ QU’A LE VOULOIR. »   OLYMPE DE GOUGES

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LE DOODLE GOOGLE DÉDIE EN HOMMAGE À OLYMPE DE GOUGES

DÉCLARATION DES DROITS DE LA
 FEMME ET DE LA CITOYENNE, 1791

SOURCE GALLICA 
Il s'agit de la fameuse Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée point par point sur celle des droits de l'homme. Ce texte est précédé d'un préambule adressé à Marie-Antoinette : « Cette Révolution ne s'opérera que quand toutes les femmes seront pénétrées de leur déplorable sort et des droits qu'elles ont perdus dans la société. Soutenez, Madame, une si belle cause ; défendez ce sexe malheureux et vous aurez bientôt pour vous une moitié du royaume et le tiers au moins de l'autre. » À l'article 10, Olympe écrit cette phrase étonnante et prophétique : « Une femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. »



Arrêtée comme girondine, elle tente en vain de faire croire qu'elle est enceinte pour échapper à la guillotine. Elle est exécutée le 6 novembre 1793, après avoir demandé à la postérité de se souvenir d'elle et de l'action qu'elle avait menée en faveur des femmes et dont elle était certaine qu'elle triompherait.


Élisabeth ROUDINESCO 
Encyclopædia Universalis