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vendredi 21 mars 2014

JEAN BEAUSEJOUR, LE GLOBE-TROTTEUR CHILIEN

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L'ÉQUIPE CHILIENNE FÉLICITE JEAN BEAUSEJOUR APRÈS SON BUT DÉCISIF CONTRE LE HONDURAS, LE 16 JUIN 2010, PENDANT LA COUPE DU MONDE EN AFRIQUE DU SUD. PHOTO RADU SIGHETI 


Faut-il y voir une prédestination patronymique? Le Chilien Jean Beausejour ne craint pas les voyages. A bientôt 30 ans – il soufflera ses bougies deux semaines avant le début de la Coupe du monde –, ce fils d'un père haïtien et d'une mère chilienne d'origine mapuche a déjà connu une dizaine de clubs au cours de sa carrière. Un nomadisme qui l'a amené à jouer d'abord au Chili, puis en Suisse, au Brésil, en Belgique, au Mexique et en Angleterre.
Par Yann Bouchez

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JEAN BEAUSEJOUR  FÊTE  LE BUT DE LA VICTOIRE
PHOTO IMAGES D'ACTION

Mais c'est en Afrique du Sud que le globe-trotteur s'est révélé sur la scène du football international. Lors de la Coupe du monde 2010, pour le premier match du Chili à ce niveau depuis 1998, ce milieu offensif gauche, technique malgré un physique massif, inscrit le seul but de sa sélection, synonyme de victoire face au Honduras.


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JEAN BEAUSEJOUR  JOUE AVEC L'ÉQUIPE DE BIRMINGHAM. PHOTO ANDREW BOYERS 
Une performance qui suscite l'intérêt de clubs européens. Il signe à Birmingham City, en Premier League, enchaîne deux saisons pleines avant de rejoindre Wigan, où il réussit également à s'imposer et continue à jouer malgré une rétrogradation en Championship, le deuxième échelon national.

MAUVAISE PIOCHE

Le premier voyage du joueur en Europe fut cependant moins fructueux. En 2004, alors qu'il n'a que 20 ans et quelques matchs de première division chilienne dans les jambes, Jean Beausejour part tenter l'expérience au Servette de Genève. Mauvaise pioche. Début 2005, le club suisse est déclaré en faillite et relégué en ligue amateur.
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JEAN BEAUSEJOUR ET JORGE VALDIVIA, LORS DE LEUR PREMIER ENTRAÎNEMENT, SOUS LA VESTE DU SERVETTE FC LE 1 JANVIER 2005 DANS LE CENTRE SPORTIF DES EVAUX. PHOTO ERIC LAFARGUE

Le joueur, qui n'a disputé qu'une quinzaine de rencontres, refait ses valises. Il aura à peine le temps de les ouvrir au Gremio (Brésil) et à la Gantoise (Belgique), où il ne fait que passer. Après un retour au Chili, c'est finalement au Mexique qu'il franchit un palier. Au Club America, l'une des principales équipes d'Amérique latine, il fait la joie des supporteurs locaux en inscrivant notamment un but face au Chivas, le rival historique.

Début 2010, le footballeur est marqué par le tremblement de terre en Haïti. Son père, Coty Beausejour, qui travaille sur l'île pour l'ONU, est injoignable. Il faudra attendre plusieurs jours avant de le savoir en vie.

 LE « SCANDALE DU BAPTÊME »

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BEAUSEJOUR AVEC SES COMPAGNONS IMPLIQUÉS DANS LE « BAUTIZAZO » LORS D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE, LE LENDEMAIN DES SANCTIONS. PHOTO ABRAHAM MÁRQUEZ.

Si la carrière de Jean Beausejour décolle vraiment après la Coupe du monde 2010, elle suit toujours une courbe sinusoïdale. En novembre 2011, il est suspendu pour dix matchs par la fédération chilienne. Son tort ? Avec d'autres joueurs qui fêtaient le baptême du fils d'un coéquipier, il s'est présenté en retard et éméché à un rendez-vous de l'équipe nationale.

A quelques jours d'une rencontre face à l'Uruguay comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, l'écart ne passe pas inaperçu. Les cinq joueurs sont sanctionnés d'une retenue de 30 % de leurs primes des éliminatoires. « Ce fut une erreur gravissime, commentera Jean Beausejour. Les personnes qui me connaissent savent à quel point j'ai honte d'avoir fait ça. »

Le bautizazo, nom donné à l'époque au « scandale du baptême », semble loin désormais. Le Chili s'est qualifié pour la huitième fois pour une phase finale de la Coupe du monde, et le milieu de terrain devrait, sauf catastrophe, revoir le Brésil.