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jeudi 22 novembre 2012

LIGEIA BALLADARES, N'EST PLUS

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LIGEIA BALLADARES ET ROBERTO MATTA AU CHILI EN 1960. LA JOURNALISTE A OBTENU UNE INTERVIEW EXCLUSIVE DU CÉLÈBRE ARCHITECTE ET PEINTRE CHILIEN ROBERTO MATTA, POUR LE JOURNAL «LA NACIÓN».   



L’exil à Moscou

En 1974, ils quittèrent le Chili via l'Ambassade de l'Allemagne Fédérale, et ont vécu leur exil à Moscou. 
Ligeia Balladares et son mari Guillermo Ravest intégrèrent la petite équipe de journalistes que José Miguel Varas a dirigé pendant 15 ans, et qui a travaillé à « Radio Moscou » ainsi qu’à « Escucha Chile » et «Radio Magallanes ».

C’est là que Ligeia Balladares, Marcel Garcés, Miguel Gómez, Eduardo Labarca, René Largo Farías, Guillermo Ravest, José Secall, Orlando Millas, Hernán Rodríguez Molina, le russe Guennadi Spersky et la speakerine Katia Olevskaia ont donné vie à l’une des initiatives les plus importantes de l’histoire de la radiophonie chilienne, et ce depuis leur exil dans l’ex Union Soviétique.

Les émissions « Escucha Chile » et « Radio Magallanes » diffusées depuis Moscou, débutèrent après le Putsch en 1973 et ont accompagné des milliers de chiliens qui, à travers de courtes ondes, ont syntonisé l’émission dans divers endroits du monde. Les émissions au Chili s’écoutaient clandestinement. La radio dénonçait au reste du monde les violations des Droits de l’Homme au Chili, et transmettait toujours un message de solidarité à tous les exilés ainsi qu’à ceux qui s’opposaient à la dictature de Pinochet.   


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« Lorsqu’on pense à Ligeia, sa voix résonne et répète avec fermeté : « Chiliennes et chiliens, Ici Radio Magallanes. Grâce à la solidarité du peuple soviétique, Radio Magallanes continue ses transmissions depuis Moscou », rappellent ceux qui ont relayé le décès de Balladares.

Ligeia fut aussi une collaboratrice particulièrement active et efficace de la revue Araucaria de Chile éditée à Paris puis à Madrid.

En 1983 le régime militaire de Pinochet leur  permet de retourner au Chili, et ils finissent par travailler dans la presse clandestine du Parti communiste ainsi que dans le quotidien d'opposition toléré  « Fortin Mapocho ».

La journaliste porte un prénom à forte consonance littéraire et peu courant au Chili. « Ligeia » est le titre d’une nouvelle d'Edgar Allan Poe, publiée pour la première fois en anglais en septembre 1838. (1)
Avec une longue carrière professionnelle dans la presse écrite, Ligeia fut envoyée pour couvrir la campagne présidentielle de Pablo Neruda en 1969, pour le compte du journal du Parti communiste du Chili « El Siglo ». A cette occasion une amitié complice naquit entre le poète et la journaliste. Neruda en témoigne par un poème qu’il lui a dédié  « Le Sonnet des erreurs » à Ligeia Balladares. Le Sonnet parle avec humour des fréquentes erreurs quand il s’agissait d’annoncer le prénom de la journaliste dans les meetings durant la campagne électorale.


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LIGEIA BALLADARES ELLE A FAIT PARTIE  DE LA PETITE ÉQUIPE DES JOURNALISTES CHILIENS QUE PENDANT 15 ANS  ONT TRAVAILLÉ À  RADIO MOSCU DANS LES PROGRAMMES « ESCUCHA CHILE » ET « RADIO MAGALLANES ». PHOTO ASSOCIATION DE CHILIENS EN RUSSIE



Leur retour au Chili

A cause de leurs antécédents de militants de gauche, Ligeia Balladares et Guillermo Ravest n'ont pas trouvé de travail rémunéré au Chili et ont décidé de s’expatrier au Mexique, où ils ont établi leur résidence définitive. Guillermo Ravest a été collaborateur du journal mexicain Uno más Uno  (en 1981), Ravest  a travaillé comme correspondant du quotidien La Jornada.

Ligeia Balladares est l’auteur des livres suivants : Lecciones, tonterías y otros poemas (Leçons, des sottises et d'autres poèmes), publié à Temuco en 1959; Campesino y Proletario (Paysan et Prolétaire), une biographie de Víctor Contreras Tapia, publié à Moscou en 1978; Cuentos para Contar (Des contes pour Raconter) publié au Mexique en  2000; Voy a dar un pormenor (Je vais vous donner un détail), ensemble de récits autobiographiques, publié par  l'Université Autonome Chapingo, (UACh) Mexique en 2002; et Exil, poèmes, UAChpublié au Mexique, 2009.

Ses cendres reposeront dans le village mexicain le San Miguel Tlaipxpan, où elle a vécu ses 17 dernières années et une autre partie dans le Cimetière de Temuco, près des restes de ses parents et de ses frères.