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mercredi 20 juin 2012

CHILI : LES PÊCHEURS D’OURSINS DE PUNTA CHOROS

LE PÊCHEUR AVEC UN POISSON VENTOUSE SUR LA MAIN.
Le Chili moderne s’efface, nous retrouvons l’Asie. Devant un terrain vague, les colectivos (taxis collectifs) vont et viennent en direction des villes les plus proches. Nous sommes dimanche, un marchand ambulant finit par nous signaler, mais sans le savoir vraiment, que le bus ne devrait pas venir aujourd'hui. Puis tout s’affole et quelqu’un nous presse de monter dans un grand bus moderne qui vient de s’arrêter.


UN CRUSTACÉ S’AGITE, IL VIT À L’INTÉRIEUR DE L’OURSIN
Il ne va pas à Punta Choros mais passe par l’embranchement entre la panaméricaine et la route qui mène au village. Nous suivons le mouvement et une heure plus tard nous voici sur une route en terre à quarante kilomètre de notre destination, au milieu de rien. Il est 17h, soit environ une heure avant le coucher du soleil. Dans la demi-heure qui suit, nous ne voyons passer que trois voitures. Dans le sens inverse de notre destination.

CE JOUR-LÀ, LE GRAAL S'APPELAIT  « PUNTA CHOROS »,  ( CAP OU POINTE MOULES )
Puis tout s’arrange, deux hommes venus travailler sur un chantier descendent eux aussi d’un bus. Leur patronne, venue les chercher, accepte de nous prendre en stop. Une heure au milieu de rien plus tard, nous arrivons dans le pas du tout charmant village Caleta Punta Choros, si connu pour ses îles où vit une colonie de petits pingouins. Et autant tuer le mystère dès à présent, nous ne les verrons pas.  

LA ROUTE DE « PUNTA » N'EST PAS LE MEILLEUR ENDROIT DU MONDE POUR FAIRE DU STOP
Le lendemain, nous voici sur la jetée à attendre d’éventuels autres touristes avec qui partager un bateau. Il n’y a que nous, nos sacs et quelques pêcheurs qui s’activent. C’est la seule activité avec le tourisme qui fait vivre le village. A force de traîner au milieu de la dizaine de personnes qui travaillent on finit par sympathiser. 


VOICI JOHAN DE FARIA AVEC UN POISSON VENTOUSE SUR LA MAIN. COMME LES « ERIZOS DE MAR », LES PÊCHEUR LES DÉTACHENT DE LEUR ROCHER. 
Très tôt le matin, les hommes partent pêcher des oursins plus gros et plus clairs que ceux que nous connaissons en Europe. Des « erizos » comme on les appelle ici. Les pêcheurs embarquent sur des petits bateaux à moteur, armés de masques et de tubas et portent des combinaisons de plongée pour se protéger du froid car, s’il y a des pingouins à cette hauteur de l’Amérique du sud, c’est à cause du courant marin froid de Humboldt.

TRÈS TÔT LE MATIN, LES HOMMES PARTENT PÊCHER DES OURSINS PLUS GROS ET PLUS CLAIRS QUE CEUX QUE NOUS CONNAISSONS EN EUROPE. 
Vers onze heures, les bateaux reviennent et la jetée s’active de plus belle. On sort les embarcations de l’eau et chacun fait peser sa pêche du jour : entre 3 et 4 sacs d’oursins par bateau. Amusé par notre intérêt, un pêcheur entreprend de nous faire goûter sa pêche matinale. Il ouvre un oursin à pleines mains sur la rambarde.

 LES OURSINS CHILIENS
Sur le morceau laissé au sol, un crustacé s’agite. Il vit à l’intérieur de la bête, pour le garder vivant, nous précise le pêcheur. De cet énorme oursin, il en sort une chair orange qu’il nous invite à gouter aussitôt. «C’est très doux en bouche ! ». 


POUR CONVERTIR LES OURSINS EN PESOS, IL FAUT PASSER PAR LA PESÉE
Doux n’est peut-être pas le mot mais l’oursin du Chili cru se déguste bien. Il a un peu le goût d’une moule, dans une consistance très différente. Johan au début souriant commence à se demander combien de gonades d’« erizo» il va devoir avaler car, dans ses gros invertébrés, il y a beaucoup à manger et nous ne voulons pas être malpoli. Il est un peu tôt pour l’orgie d’oursins crus.  

LE POISSON ENCORE VIVANT EST AUSSITÔT REPOSÉ SUR LA PAROI DU SCEAU OÙ IL S’AGRIPPE TELLEMENT QU’ON PEUT SOULEVER LE SCEAU EN S’EN SERVANT COMME POIGNÉE.

Le pêcheur décidément joueur, nous sort ensuite une autre surprise de son sceau blanc. Voici Johan avec un poisson ventouse sur la main. Comme les «erizos», les pêcheur les détachent de leur rocher. Plutôt pour leur consommation personnelle. Le poisson encore vivant est aussitôt reposé sur la paroi du sceau où il s’agrippe tellement qu’on peut soulever le sceau en s’en servant comme poignée. A se demander comment les pêcheurs les décollent des rochers.