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mardi 24 mai 2011

Chili, l'esthétisation de la manifestation, outil de combat

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Des protestations estudiantines au Chili. Photo MARTIN BERNETTI / AFP
Le 13 mai dernier, 30 000 personnes ont protesté à Santiago contre un projet polémique de barrages hydroélectriques en Patagonie, une des manifestations les plus importantes du pays ces dernières années selon l'AFP.

La vidéo, intitulée «au Chili, la démocratie a l'odeur des gaz lacrymogènes», montre un seul point de vue: celui des manifestants. Sur une musique entraînante, avec des tambours qui accentuent le côté guerrier, le message est clair: c’est eux contre nous, le bien contre le mal, les faibles contre l’Etat puissant. C'est eux qui viennent armés alors que nous nous allumons des bougies. Les policiers sont le plus souvent immobiles. Ils incarnent le passé conservateur replié sur lui-même, tandis que les jeunes bougent, crient, se déplacent. Ils vivent.

Le message de la chanson - du groupe suédois Peter Bjorn and John - entre nihilisme et nouvel espoir, est explicite: c’est maintenant qu’il faut faire la révolution. Le refrain dit ainsi:

«It's too late

But tomorrow has to wait

It's the time of your life

So tomorrow has to wait

Tonight's the night

And tomorrow is a million miles away»

En français:

«C’est trop tard

Mais demain doit attendre

C’est le moment de ta vie

Donc demain doit attendre

Cette nuit est LA nuit

Et demain est à des millions de kilomètres»

Des révolutions arabes aux manifestations de la jeunesse européenne, cette volonté d’esthétiser le combat en direct puis sur les réseaux sociaux est devenue centrale pour les mouvements protestataires.