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dimanche 21 novembre 2010

GRÈVE DANS LE CUIVRE CHILIEN

Les cours du cuivre continuent d’évoluer au gré des nouvelles macroéconomiques, entre la crise de la dette souveraine dans la zone euro et les mesures de restriction du crédit bancaire en Chine. Mais la grève qui affecte depuis 15 jours la production de la mine de Collahuasi au Chili pourrait affecter les fondamentaux du métal rouge. Contrôlée par deux géants miniers, Xstrata et Anglo American, sa production annuelle de 500 000 tonnes représente 10% de la production du Chili et 3,3% de l’offre mondiale.

Bien que les dirigeants du site affirme que les travailleurs temporaires embauchés pour remplacer les grévistes, ainsi que les cadres qui ont été mobilisés, assurent la majeure partie de la production habituelle, aucun analyste ne partage ce point de vue. L’absence des 1 851 travailleurs syndiqués ne peut qu’avoir des conséquences importantes et le syndicat des mineurs assure que l’activité actuelle ne dépasse pas 20% de ce qu’elle est habituellement. Si elle se poursuit, cette action – la plus longue dans une mine de cuivre privée chilienne depuis les 26 jours de grève à Escondida en 2006 – ne pourra qu’accroitre les tensions d’un marché qui a vu la cotation de la tonne de cuivre établir un nouveau record le 11 novembre à 8 966 dollars.


Pour affaiblir le mouvement, la direction de la mine a légèrement réévalué son offre de prime à prés de 29 000 dollars contre 28 000 précédemment. Elle propose également une hausse des salaires de 16,4% pour les 40 mois que doit durer le nouveau contrat, une offre qui avait déjà été repoussé par le syndicat. Les managers soulignent qu’une proposition inférieure vient d’être acceptée par les travailleurs de la mine de Los Palambres appartenant à Antofagasta. Cette offre est finale, affirme Collahuasi qui compte profiter de la législation sociale chilienne qui permet aux travailleurs d’abandonner la grève, sans être mis à l’amende par le syndicat, après 15 jours de débrayage. De plus, si plus de 50% des grévistes reprennent le travail, le mouvement doit légalement s’arrêter. Mais la direction du syndicat des mineurs, qui regroupe 11 000 membres, se déclare confiante dans la volonté des travailleurs de poursuivre le mouvement.