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vendredi 27 août 2010

CHILI : LA FAMILLE D'UN MINEUR PORTE PLAINTE

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Proches des trente-trois mineurs bloqués sous terre dans la mine San José à Copiapo Chili. Photo EFE

Carolina Narvaez a déposé plainte contre les dirigeants du groupe San Esteban, gérant la mine San Jose, et contre le Service national de géologie et des mines (Sernageomin), l'organe régulateur, pour "manquement au devoir" en rouvrant la mine en 2008, malgré un accident qui avait fait un mort en 2007. "Je ne pense pas à un dédommagement financier, je pense à mettre face à leurs responsabilités non seulement les propriétaires de la mine mais tous ceux qui n'ont pas fait leur travail", a déclaré à la presse Mme Narvaez, épouse du mineur Raul Bustos, aux côtés de l'avocat Remberto Valdes.

Le groupe San Esteban s'était déclaré lundi au bord de la faillite à cause de l'accident, et doutait de pouvoir verser les salaires. "Nous avons trouvé du patrimoine, il y a des fonds qui devaient être perçus, et nous avons demandé qu'ils soient bloqués" par précaution, a expliqué Edgardo Reinoso, l'avocat de vingt-six familles. La direction de la mine a assuré à plusieurs reprises depuis l'accident que "le site fonctionnait dans les normes" et que l'accident était "imprévisible". Mais un ancien directeur régional du Sernageomin, Anton Hraste, a estimé qu'elle n'aurait "jamais dû rouvrir" après l'accident de 2007 qui avait "modifié radicalement" ses conditions géologiques.

UN SAUVETAGE À PLUS DE 10 MILLIONS DE DOLLARS

Avec la question des responsabilités a émergé aussi celle des coûts. La justice chilienne a bloqué jeudi 1,8 million de dollars que devaient percevoir les propriétaires de la mine de San José, où sont bloqués les mineurs, afin de garantir de futures indemnités, ont annoncé des sources judiciaires et un avocat des familles. Selon un calcul préliminaire de la presse chilienne, les opérations de secours ont coûté à ce jour au moins 10 millions de dollars (7,9 millions d'euros) en incluant le percement du tunnel à venir. Les autorités n'ont évoqué à ce jour aucun chiffrage.

Quatre jours après le premier contact établi avec les mineurs, les secouristes poursuivaient jeudi en surface de la mine l'assemblage d'un puissant excavateur. Il doit percer à partir de ce week-end un conduit de 700 m de long et 66 cm de large, par où les mineurs seront extraits un à un. Ces secours prendront trois à quatre mois, selon les ingénieurs. 

Depuis mardi et une conversation avec le chef de l'Etat et le ministre de la santé, les mineurs savent que leur sauvetage sera long, a déclaré le ministre Jaime Manalich. "", a-t-il déclaré. "Nous avons pu leur dire plus ou moins qu'ils ne pourront pas être secourus avant la Fête nationale [le 18 septembre], et que nous espérons être avec eux avant Noëls avons pu nous parler en vérité, il l'ont accepté et sont calmes".