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samedi 25 avril 2009

Dans le jardin d'acclimatation de l'Aconcagua

De la large vallée du rio Mendoza émerge une brochette de sommets dénudés au roc rosé, sur fond de terre beige. Cinq jours de randonnée en haute montagne offriront une palette autrement plus large de couleurs...

Imposant

Peu après Puente del Inca, l'entrée du parc de l'Aconcagua ouvre sur un vaste territoire protégé dont le seigneur se dresse fièrement au nord, au-dessus de la vallée du rio Horcones. Le mont Aconcagua (6962 mètres), plus haut sommet des Amériques, s'impose dans le paysage, même si ses voisins dépassent les 5000 mètres. Ils formeront le cadre de notre longue randonnée jusqu'à Plaza de Mulas, l'un des camps de base de l'Aconcagua.

À 2800 mètres, au départ du sentier conduisant, en deux heures et demie, au campement de Confluencia, il fait très chaud, mais, sans gros sac à dos, confié à une mule vaillante, on profite pleinement de la balade dans la vallée verdoyante du rio qui brise seul le silence en ces lieux bucoliques. Demain, on filera à droite vers le glacier Horcones inférieur, après-demain à gauche dans la vallée du rio Horcones, mais, pour l'heure, le campement de Confluencia, à 3350 mètres d'altitude, est presque à nous en cette fin d'été austral. Chaque compagnie d'expédition y a ses propres tentes (pour dormir, manger, faire la cuisine) et ses toilettes. Les débuts et fins de journée sont rythmés par le passage de caravanes de mules et par les visites obligatoires auprès des garde-parcs et du médecin de service.

Gare au mal des montagnes

On ne rigole pas ici avec le mal des montagnes! Après un premier parcours d'acclimatation jusqu'à Plaza Francia, à 4000 mètres, il faudra faire vérifier chaque jour par un médecin le taux d'oxygène dans le sang, la pression artérielle et l'état des poumons. Le mal d'altitude peut toucher les meilleurs grimpeurs et, pour éviter un oedème pulmonaire ou cérébral, mieux vaut repérer ses premiers symptômes : mal de tête, nausée, perte d'appétit, insomnie, vertiges, vomissement, respiration difficile, fatigue intense... Avec cinq litres de liquide par jour, de l'aspirine et du repos, la plupart des gens peuvent poursuivre au-delà des 4000 mètres.

La journée d'acclimatation consistera en cinq heures et demie de marche aller-retour à la Plaza Francia, le long d'un glacier et sur un plateau quasi lunaire. Du mirador de la plaza, on aura une vue superbe, sous un ciel bleu azur, sur la face sud-est de l'Aconcagua, le «colosse des Amériques», entouré de montagnes enneigées.

On l'approchera encore plus le lendemain, en filant vers Plaza de Mulas au terme d'une éprouvante journée de marche. La vallée du rio Horcones - ou playa ancha (plage large) - est ce jour-là un vrai couloir de vent. Après quatre heures de violentes rafales soulevant, de face, de gros nuages de poussière, on aura droit, pour quatre autres heures, à une fine neige, avec montée soutenue avant d'atteindre Plaza de Mulas (4260 mètres), au pied de l'Aconcagua.

L'immense camp de base accueille aussi bien les randonneurs que ceux qui se préparent à l'ascension de la «sentinelle de pierre». On s'y acclimate encore à l'altitude, en profitant de la beauté de l'environnement.

Le temps s'est remis au beau après une nuit très venteuse, découvrant toute une chaîne de hautes montagnes enneigées, dont l'Aconcagua. Le spectacle du jour? Suivre à la jumelle, sur son flanc ouest, la lente progression d'une colonne d'alpinistes vers les «camps de hauteur» de Plaza Canada (4930 mètres) et Nido de Condores (5350 mètres). Avec envie!

Repères

° Compagnie aérienne Lan (www.lan.com);

° Aconcagua Expeditions (00 54 9 261-417 7231; www.aconcaguaexpeditions.com)

° Passion-Aventure (Trois-Rivières; www.passionaventure.com; 1 800 574-7472)