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mercredi 23 août 2017

AVORTEMENT : LE CHILI QUITTE LE « GROUPE DE LA HONTE »


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PHOTO XIMENA NAVARRO



Lundi 21 août 2017, le Tribunal constitutionnel chilien a validé la dépénalisation partielle de l’avortement, après vingt-huit ans de lutte. Il s’agit d’une victoire pour la présidente, Michelle Bachelet. Le Chili était un des derniers pays du continent interdisant l’avortement.
LES ACTIVISTES PRO IVG CÉLÈBRENT LA DÉCISION
DU TRIBUNAL CONSTITUTIONNEL LE 21 AOÛT 2017
PHOTO CLAUDIO REYES 
Courrier international


Depuis lundi 21 août 2017, le Chili ne fait plus partie de la liste des pays d’Amérique centrale et du Sud interdisant l’avortement, comprenant Haïti, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et la République dominicaine, le « groupe de la honte ».



« AUJOURD’HUI, LES FEMMES ONT GAGNÉ, 
LA DÉMOCRATIE A GAGNÉ ET LE CHILI A GAGNÉ » 

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Approuvé au début du mois par le Congrès, le projet de loi légalisant l’avortement avait été mis en péril par l’opposition de droite, qui avait présenté deux recours d’inconstitutionnalité. Le Tribunal constitutionnel les a rejetés ce 21 août, validant le projet de loi. « Désormais, l’emblématique initiative de la présidente Michelle Bachelet peut être promulguée », remarque le journal chilien La Tercera.

« Aujourd’hui, les femmes ont gagné, la démocratie a gagné et le Chili a gagné », s’est exclamée la présidente, rapporte aussi La Tercera.

Elle l’avait promis pendant sa campagne : l’avortement serait à nouveau dépénalisé sous certaines conditions – lorsque la vie de la femme est mise en danger, quand le fœtus est considéré comme non viable ou en cas de viol. « À nouveau », car le droit d’avorter avait déjà été acquis en 1931, puis retiré par le dictateur Augusto Pinochet en 1989.

Pas moins de 135 organisations de la société civile, parmi lesquelles Amnesty International, « ont lutté contre l’opposition de l’Église catholique et des groupes conservateurs d’extrême droite », rapporte le site d’information mexicain Aristegui Noticias, qui qualifie l’annonce de « pas en avant historique pour l’Amérique latine ».

Pour Rodrigo Álvarez Quevedo, avocat au ministère de l’Intérieur, « il n’y a rien à célébrer, même si c’est malgré tout une avancée », écrit-il dans une tribune publiée par le quotidien chilien El Mostrador. Cette dépénalisation n’étant que partielle, « le Chili reste un des pays les plus conservateurs en la matière », souligne-t-il.