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jeudi 11 février 2016

FACEBOOK VOUS TRAQUE JUSQU’AU BOUT DU NET

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ILLUSTRATION JOURNAL DU NET  

Un profil complet issu du réseau social vaut en moyenne 35 euros par an, selon une enquête d’eMarketer, un cabinet d’études spécialisé. On y trouve l’orientation sexuelle, politique, religieuse, les goûts culturels, une estimation plus ou moins fiable du pouvoir d’achat, les lieux fréquentés, les habitudes culinaires et tout le cercle social de l’utilisateur… En croisant toutes ces données qui sont, pour la majorité d’entre elles, fournies gracieusement par l’utilisateur, un algorithme définit si tel profil sera plus sensible à une montre de luxe ou à un coffret DVD consacré à Robert Guédiguian, pour afficher la pub en question.

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DONNÉES PERSONNELLES : POURQUOI LA CNIL SÉVIT CONTRE FACEBOOK...
35 euros le profil, multiplié par le milliard d’usagers de Facebook (dont 30 millions en France), cela fait une somme… Pas suffisante toutefois pour le réseau social, qui veut croître toujours plus, quitte à plonger dans l’illégalité. Toujours selon eMarketer, un an de présence en ligne d’un internaute vaudrait 170 euros. C’est ce gâteau-là que Facebook entend s’approprier. Dans ce but, le réseau social place des mouchards (appelés cookies) sur les ordinateurs de ses utilisateurs – treize de ces petits espions auraient été repérés. « Un cookie permet alors à Facebook d’identifier tous les sites Internet sur lesquels l’internaute se rend, dès lors qu’ils contiennent un bouton Facebook (« J’aime » ou « Se connecter » par exemple) », explique la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Sont concernés tous les sites de presse, de services, de commerce… Et Facebook fait cela sans demander son avis à quiconque. Pire, le réseau social ne se contente plus de traquer ses propres utilisateurs, mais place ses mouchards sur les machines de tous les internautes, dès lors qu’ils visitent une page Facebook publique. Tout cela sans jamais demander le consentement de l’utilisateur, pourtant obligatoire, ni informer quiconque de l’envoi de ses données aux États-Unis.

SYMBOLS&EMOTICONS
La Cnil a donc décidé de « mettre en demeure les sociétés Facebook Inc. et Facebook Ireland de se conformer à la loi dans un délai de trois mois ». Une obligation qui, assure la Commission, «n’entravera pas son modèle économique ni sa capacité d’innovation ». Si Facebook n’obtempère pas dans le délai imparti, il pourrait s’exposer à des sanctions… bien faibles. L’amende maximale prévue par la Cnil n’est que de 150 000 euros. Une broutille, comparée aux 3,3 milliards d’euros de bénéfice net réalisés par l’entreprise en 2015.