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vendredi 5 juin 2015

LES ENSEIGNANTS DANS LA RUE AU CHILI

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MANIFESTATION DANS LES RUES DE SANTIAGO POUR RÉCLAMER DES RÉFORMES DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF, LE 3 JUIN 2015. PHOTO IVAN ALVARADO
Au Chili, 70 000 professeurs du primaire et du secondaire ont défilé mercredi 3 juin dans les rues de Santiago et dans le reste du pays. Depuis lundi, 90 % des professeurs sont en grève. Ils s'opposent à la nouvelle réforme des enseignants, en discussion au Parlement.
La réforme des enseignants devait être une pierre de plus à l'édifice de la grande réforme de l'éducation, engagée par la présidente socialiste Michelle Bachelet. C'est aujourd'hui surtout une pomme de discorde.


La réforme des enseignants devait être une pierre de plus à l'édifice de la grande réforme de l'éducation, engagée par la présidente socialiste Michelle Bachelet. C'est aujourd'hui surtout une pomme de discorde.

Carolina Vega a 26 ans. Cette jeune institutrice enseigne depuis trois ans en zone difficile : « Cette réforme a été élaborée sans les professeurs. Ceux qui l'ont faite n'ont jamais demandé quels étaient leurs besoins aux professeurs. Ce sont des ingénieurs, des avocats qui l'ont élaborée, bref des gens qui n'ont rien à voir avec le système éducatif. Nous demandons donc au gouvernement de nous inclure dans cette réforme. » Des besoins, il y en a pourtant. Carolina travaille 44 heures par semaine pour un salaire de 800 euros, face à des classes de 40 élèves en grande difficulté, dans un établissement dépourvu de tout.

Luis Caro, la cinquantaine, travaille dans la même commune de Santiago, à Puente Alto :  « Ce que nous demandons, c'est 50-50, ce qui veut dire 50 % de notre temps dans la classe, et 50 % pour préparer les cours. La plupart des professeurs emportons du travail chez nous et nous n'avons pas de vie de famille. Nous demandons aussi à être mieux payé. Nous sommes les cadres les moins bien payés du pays. » Des problèmes que la réforme en débat au Parlement n'aborde pas. Son axe principal : écarter les mauvais professeurs. Il en faudra sûrement plus pour sauver une éducation publique à l'agonie.