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samedi 31 janvier 2015

CHILI: BACHELET VEUT AUTORISER L'AVORTEMENT THÉRAPEUTIQUE

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SIGNATURE DU PROJET DE LOI DÉPÉNALISATION DE L’AVORTEMENT THÉRAPEUTIQUE AU CHILI,   SAMEDI 31 JANVIER 2015 -. PHOTO XIMENA NAVARRO 


La déclaration de Michelle Bachelet:
« Mes chers amis, la dépénalisation de l’avortement thérapeutique était une promesse de mon gouvernement et aujourd’hui en ce dernier jour de janvier la promesse est tenue. Je sais que c’est un thème sensible. Nous sommes un pays divers où cohabitent différentes sensibilités religieuses, philosophiques et culturelles. On n’est pas toujours d’accord sur des conceptions de vie mais en tant que communauté, on ne peut pas renoncer à l’idée du bien commun et des règles partagées.
C’est pour cela que la forme de ce projet de loi est aussi importante que le résultat escompté. Nous avons besoin de renforcer les droits de la femme et en même temps maintenir et développer le dialogue politique. Je sais que les citoyens suivront de prés le débat parlementaire et assumeront leurs rôles. Je demande aux parlementaires leurs appuis pour aller en avant dans ce projet, et je souhaite que le travail législatif se fasse dans un esprit de dialogue, d’ouverture du respect mutuel». LAURIE FACHAUX.
Le projet de loi, qui doit être approuvé par le Congrès, envisage la dépénalisation de l'avortement en cas de « risque présent ou à venir pour la vie de la mère », de "malformations incompatibles avec la vie extra-utérine" ou de grossesses issues d'un viol. 

L'avortement thérapeutique nécessitera le diagnostic d'un médecin, entériné par un autre praticien. L'avis d'un seul suffira si la femme court un risque imminent. 

En cas de viol d'une mineure de moins de 14 ans, le délai pour avorter passera de 12 à 18 semaines, car « les adolescentes très souvent ignorent leur état », a déclaré Michelle Bachelet. 

Le projet de loi reconnaît aux médecins le droit à l'objection de conscience. En tel cas, la patiente sera orientée vers un autre médecin par son centre de santé. 

Quelque 16.510 femmes sont chaque année hospitalisées au Chili pour des grossesses de moins de 22 semaines présentant un danger pour leur vie ou parce que le fœtus souffre de malformations incompatibles avec la vie. Il n'existe aucune donnée concernant les grossesses consécutives à un viol. 

Le général Pinochet, au pouvoir entre 1973 et 1990, a totalement interdit l'avortement en 1989 juste avant de quitter le pouvoir. Auparavant, l'interruption de grossesse avait été possible pendant 50 ans en cas de fœtus non-viables et de dangers pour santé ou la vie de la mère. 

Cette interdiction totale a été maintenue depuis le retour de la démocratie en 1990 sous la pression de l'église catholique. 

Au Chili, pays très conservateur, le Parlement a approuvé mercredi l'union civile pour les homosexuels, une demande historique de la communauté gay.