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mardi 22 mars 2011


Contrairement à la très médiatique visite de Barack Obama dans une favela de Rio, le président américain a passé ses 24 heures au Chili en vase clos, ne recherchant absolument pas le contact avec la population locale. Une chilienne, qui a émigré au Canada après le coup d'état de Pinochet en 1973, nous a confié sa déception: "cela faisait 37 ans que je n'avais pas remis les pieds dans mon pays et je suis venu spécialement pour voir Obama. Tous les chiliens voulaient le voir avec sa femme et sa fille. On se sent tous trahis!" 

Cette femme était vraiment en colère et en voulait terriblement à la froideur légendaire du président américain
 : " on a attendus ici parce qu'on nous a dit à la télévision que sa limousine passerait par cette route mais ils ont changé son itinéraire au dernier moment. Je comprends qu'il ait peur pour sa sécurité, mais cela va trop loin. Personne n'a pu le voir. Et il s'en va déjà demain!" 

Dans les rues de Santiago, nous avons croisé d'autres piétons qui n'étaient pas au courant de la visite du président américain ou qui feignaient l'indifférence. Un jeune homme nous a confié
 "qu'il ne savait pas qu'Obama était en ville mais que c'était sûrement une bonne chose pour son pays." Plus loin, un vieil homme nous avertit: "personne n'aime Obama ici. Vous savez, les chiliens peuvent être vraiment racistes!" 

Plus loin, une manifestation de 2000 militants de Green Peace lance des noms d'oiseaux en espagnol à l’attention du président Obama, accusé d'imposer un pacte d'énergie nucléaire au Chili. Un pacte devenu très impopulaire depuis le tremblement de terre au Japon car, comme le pays nippon, le Chili est également exposé aux secousses sismiques.
 
Juan Martin Soler