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mardi 28 décembre 2010

WikiLeaks dévoile les doutes des États-Unis sur le passé de Piñera

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Au-delà de l'opération charme, le président chilien Sebastián Piñera (à droite) est un homme d'affaire redoutable agissant «à la limite de la loi», selon les câbles de l'ambassade américaine. PHOTO  José Manuel de la Maza
«Déterminé et compétiteur, Piñera pousse ses affaires comme en politique jusqu'aux limites de la loi et de l'éthique», dit l'ex-ambassadeur Paul Simons dans un télégramme de 2009 du milliardaire qui n'était alors que candidat de droite et favori de la présidentielle de décembre-janvier.

M. Piñera, entrepreneur à succès avant son élection, «a été par le passé lié à un certain nombre d'actions discutables», poursuit la note diffusée mardi par la presse chilienne.


Le diplomate américain mentionne entre autres une soupçon de délits d'initiés en 2007, pour laquelle Sebastián Piñera fut inquiété mais jamais condamné. «Les électeurs semblent relativement désinteressés par ces accusations», conclut-il.

Une autre note datant de 2008 identifie comme «un flanc vulnérable» de M. Piñera son détachement perçu face aux crimes commis sous la dictature d'Augusto Pinochet.


Il aurait par exemple salué dans un entretien avec l'ambassadeur la poursuite, après le rétablissement de la démocratie en 1990, des politiques macro-économiques de la dictature en déclarant qu'«on ne démolit pas une pyramide sous prétexte qu'on a perdu des vies en la construisant».


«Cette attitude un peu cavalière vis-à-vis des violations des droits de l'Homme de l'ère Pinochet est le talon d'Achille du centre droit (de Piñera) et ne passe pas bien dans l'électorat», souligne le diplomate. Mais il ajoute que le candidat de droite a «de bonnes raisons d'être confiant d'être élu».


Une note distincte, écrite après l'élection, le dépeint comme «intelligent, travailleur, déterminé», et prédit un président très impliqué.


«Parfois décrit comme de "droite dure" ou comparé à un Berlusconi enclin aux scandales, Piñera n'est aucun des deux. Il est un centriste anti-Pinochet, qui aura du mal à satisfaire une alliance allant du centre à l'extrême droite», et mène une vie privée sans matière à scandale, conclut Carol Urban, chef adjointe de la mission diplomatique américaine.