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jeudi 11 mars 2010

Un Malouin au coeur du séisme en Chili

Le 27 février dernier, un violent tremblement de terre - dont le bilan pourrait dépasser les 800 morts - a secoué le Chili. Dans le séisme, un Malouin, Louis-Antoine Luyt, a perdu sa maison, mais aussi son gagne-pain.
« Mon frère habite Cauquenes, une ville de 30 000 habitants, située près de l'épicentre du séisme, raconte Bertier Luyt. Nous sommes issus d'une famille bourguignonne, installée à Saint-Malo dans les années 70. Mon frère a grandi ici. » Ici, c'est à la malouinière de la Motte-Jean, à Saint-Coulomb.
Louis-Antoine est parti au Chili pendant ses études en école de commerce. Il a suivi des cours d'oenologie à la capitale Santiago, avant de rentrer en France pour suivre une formation de vigneron. Il reviendra au Chili en 2006 pour s'installer comme viticulteur, à Cauquenes, avec un de ses cousins de la région de Saumur.
Les vivres, l'eau manquent
« Le 27 février, mon frère et sa compagne ont été réveillés au milieu de la nuit. Par chance, Dorothée a pu sortir, mais mon frère est resté sous les décombres. Il a été secouru par des voisins. Leur fils a été blessé. » Aujourd'hui, ils sont hors de danger.
Le séisme a été dévastateur. La ville de Cauquenes devra « être rasée à 90 %. L'hôpital, les écoles ont été détruites. La nourriture manque, l'eau courante ne fonctionne que six heures par jour. Les répliques se succèden», décrit Bertier Luyt.
Ces derniers jours, il se bat pour son frère et sa compagne, restés sur place. « Ils ont tout perdu. Leur voiture, leur maison, leur stock de vins, leurs moyens de production : le chai, la presse. » À trois semaines des vendanges...
Collecte de fonds
Depuis le tremblement de terre, « nous avons réussi à communiquer via Internet. J'ai eu mon frère au téléphone. » Un site et un groupe sur Facebook donnent des nouvelles de la famille Luyt. La collecte de fonds a démarré.
En France, des vignerons se mobilisent dans le Beaujolais, en Bourgogne. « Ils remettent en vente des millésimes qui n'étaient plus commercialisés»
Le but ?
Aider Louis-Antoine à remonter son exploitation et secourir les habitants de Cauquenes et des villages alentours, avant l'arrivée du froid. « Nous envisageons d'acheter une pelleteuse pour déblayer les gravats. Nous projetons aussi d'équiper une crèche municipale. » Dès aujourd'hui, l'association est à la recherche de vêtements d'hiver, de vivres, de conserves, de matériel scolaire, de jouets.

Isabelle LÊ