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samedi 6 février 2010

Loblaw cesse de vendre quatre espèces de poissons

La plus grosse chaîne de supermarchés au Canada a annoncé jeudi qu'elle cessait la vente de bar du Chili, d'hoplostète orange, de requin et de raie partout au pays. D'autres noms pourraient s'ajouter au fil d'une évaluation espèce par espèce réalisée en partenariat avec le Fonds mondial pour la nature et des scientifiques de l'Université Dalhousie. Dans cinq supermarchés de Montréal et de Québec, dont les Loblaw de Charlesbourg et de L'Ancienne-Lorette, un «programme d'éducation des consommateurs» sera implanté afin de publiciser les changements. Les clients trouveront ainsi des plateaux vides au comptoir des produits de la mer.

«L'objectif est d'envoyer un signal clair afin de sensibiliser la clientèle et la renseigner sur les produits de source durable qui s'offrent à elle», peut-on lire dans le communiqué de presse diffusé jeudi.

Loblaw a annoncé en mai son intention de s'approvisionner exclusivement en produits marins issus d'une pêche durable d'ici la fin de l'année 2013. L'objectif vaut autant pour les produits frais que congelés ou en conserve, qu'ils soient le produit d'une pêche sauvage ou de l'aquaculture. Tous les sous-produits contenant des poissons, des fruits de mer ou des huiles sont également concernés, qu'il s'agisse de mets préparés, de vitamines ou de nourriture pour les animaux de compagnie.

Beth Hunter, responsable de la campagne Océans pour Greenpeace, accueille très positivement la nouvelle du retrait d'espèces inscrites sur la Liste rouge du groupe écologique. Plusieurs grandes bannières européennes et américaines exigent déjà de leurs fournisseurs qu'ils fassent la preuve que leurs produits marins sont pêchés sans mettre les stocks et l'environnement en péril, mais rien n'avait encore été tenté au Québec.

«On espère toutefois qu'ils vont continuer à enlever des espèces ou à trouver des solutions pour s'approvisionner de façon plus durable, notamment pour les produits de l'aquaculture», souligne la porte-parole de Greenpeace, qui porte une attention particulière à la définition du mot durable.

Mme Hunter espère qu'il y aura un effet d'entraînement, puisque «tous les gros joueurs sont en compétition et se regardent de près dans le secteur» de l'alimentation, fait-elle remarquer. Au printemps dernier, Greenpeace avait publié son premier palmarès canadien des supermarchés, et aucune chaîne n'avait obtenu la note de passage. L'initiative sera répétée dans les prochains mois.